Peut-être dormez-vous moins bien que d’habitude en ce moment, avec un sommeil plus léger, moins réparateur ? Peut-être vous levez-vous plus tôt que d’habitude, même sans réveil ni attentes ?
En cette période de crise, notre sommeil est-il en crise ?
Le sommeil est un état de récupération de l’organisme, de renouvellement des cellules du corps, de stockage de la mémoire et de digestion des émotions.
Mais le sommeil c’est avant tout le lâcher prise. Pour bien dormir, il est donc indispensable d’être détendu et de se sentir en sécurité.
N’oublions pas que nous sommes des animaux et notre fonctionnement primaire reste basé sur des instincts et des réflexes. En cas de danger vital, ou de sentiment de danger, le cerveau reptilien prend le dessus sur le cerveau préfrontal (qui gère le raisonnement, la logique et le contrôle) et nous passons alors en « mode survie ».
Ce « mode survie » amène un état d'hypervigilance durant lequel nous sommes aux aguets pour rester attentif au moindre changement dans notre environnement, qui pourrait impacter notre survie.
En ces temps de guerre sanitaire et de stress ambiant lié au nombre impressionnant de décès, il n’est pas étonnant que beaucoup d’entre nous soient passés en « mode survie », mettant ainsi le sommeil à mal.
Que faire ?
Ne cherchez pas forcément à lutter contre ce fonctionnement automatique car le danger aujourd’hui est bien réel et le « mode survie » a donc toutes les raisons de s’activer, vous prouvant ainsi que vous êtes efficient sur le plan des réflexes.
En revanche, il est important, autant que faire se peut, d’ajuster nos activités quotidiennes en fonction de la qualité de notre sommeil.
Si d’habitude, vous dormez 8h pour être efficace et que ces derniers temps, vous ne dormez que 5h ou 6h ; il est tout à fait logique que votre efficacité et votre patience soient altérées, voire diminuées. D’autant plus que la vigilance et le stress, sont souvent exacerbée par cet état de danger permanent et cela génère de la fatigue morale et physique.
Pour mieux comprendre, imaginez la métaphore suivante :
Si notre énergie journalière était représentée en bouteilles d’eau et que d’habitude nous avons un stock de 10 bouteilles d’eau par jour pour fonctionner. En cas de crise durable et de manque de sommeil, nous sommes peut-être descendus à 6 ou 7 bouteilles (voire moins !). Il est donc impensable de faire les mêmes choses avec 10 bouteilles d’eau qu’avec seulement 7. À noter que chacun, selon sa sensibilité et son métabolisme, peut vivre l’état d’urgence actuel de façon différente et avoir une répercussion plus ou moins importante sur ses réserves d’énergie.
10 conseils :
Éviter de se surmener ;
Ajuster au maximum les activités journalières en fonction de la qualité des nuits ;
Rester bienveillant envers soi-même et accepter ses limites en de telles circonstances ;
Rester patients envers ceux qui n'ont pas les mêmes ressources et capacités, en particulier les enfants ;
Manger des choses saines, produits frais si possible et en moins grande quantité ;
Mettre en place un planning ritualisé d’activités régulières quotidiennes ;
Si vous êtes seul chez vous, aménagez-vous des temps de partage et d’échange à distance, selon vos besoins (« Nous sommes des êtres fondamentalement sociaux », Aristote) ;
Si vous êtes à plusieurs, aménagez-vous des temps solitaires quotidiens pour vous ressourcer ;
S’écouter et respecter son rythme ;
Évacuer le plus possible les toxines et le stress.
Comment évacuer le stress et les toxines ? Le jeu et notamment le rire permet de diminuer le stress. En effet, le rire détend les muscles et un muscle ne peut pas être à la fois tendu (stressé) et détendu. Se distraire d’une façon qui vous est agréable (jeux vidéo, séries, films, jeux de société, lecture, arts plastiques, etc.) peut donc être un bon moyen pour mettre de côté et oublier les tensions environnantes. Cette stratégie est efficace pour certaines personne, mais insuffisante pour d’autres. Le meilleur moyen d’évacuer efficacement le stress reste par le mouvement. Rester actif physiquement permet d’éliminer les toxines qui surchargent le cerveau et de lui redonner l’espace de penser. Contrairement aux fausses croyances, il n’y a pas besoin de faire du sport de façon intensive pour réussir à se vider la tête ; parfois, certains mouvements bien ciblés suffisent amplement. Internet rend accessible un choix d’activités variées :
- Yoga ;
- Stretching ;
- Méditation ;
- Qi Gong ;
- Danse ;
- Mouvements rythmiques ;
- Brain Gym (gymnastique du cerveau) ;
- Massages énergiques ;
- Massages drainants de la lymphe ;
- Etc.
Compensations possibles : Certaines personnes ont aussi développé ou accentué des comportements compulsifs, comme un besoin plus fréquent de ranger ou de nettoyer. Ce comportement adaptatif est tout à fait normal et sain. En effet, en cas de crise et de déclenchement du « mode survie », le cerveau va chercher tous les moyens possibles pour faire diminuer le taux de stress et regagner un sentiment de contrôle sur la situation. Le fait de ranger, d’organiser, d’optimiser et de nettoyer permet donc au cerveau d’avoir l’impression de mieux contrôler son environnement. Cela l’apaise et le rassure. Soyez donc compréhensif envers vous-même et à l’écoute de vos besoin si vous devenez un peu maniaque sur les bords, à vouloir récurer la salle de bains, ou désinfecter les poignées de porte et les interrupteurs de toute la maison. Attention, bien sûr, à ne pas trop l’imposer aux autres car nous restons dans une vie en collectivité, en confinement. Laissez également faire vos enfants s’ils se sont mis en tête de ranger leur chambre soudainement et réjouissez-vous de cette réaction saine et compréhensible. Vous pouvez aussi leur en expliquer les possibles raisons et réfléchir ensemble à des moyens agréables de s'occuper et de se rassurer mutuellement. Faire le ménage c’est une façon comme une autre de ménager notre cerveau en période de surchauffe. À vos plumeaux et vos plus beaux sourires ;) Gwendoline Konc 22/03/2020
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